Cimetière recoleta

Un arbre s’élève dans le parc. Un ficus de 200 ans. 30 mètres à l’horizontale depuis le tronc jusqu’au bout des branches. Envergure de 60 mètres. Un monstre. Une mygale. C’est l’arbre qui cache la forêt même si ya pas de forêt !

Ya carrément des chapelles miniatures, des statues qui surplombent les tombes. Perón n’a pas su éviter la mort d’Evita qui fait office de guest-star dans le cimetière. La Jim Morrison du père Lachaise ! Les chats errants se baladent et lapent l’eau de pluie. Les aristochats et les entrechats sont là ! Des roux, des noirs, des blancs, des gris. Tous mouillés par la pluie, tous fripés. Benetton des chats. L’un d’eux essaie d’entamer la conversation avec moi mais je miaule super mal !

Ya la victoire de Samothrace plantée sur chaque mausolée. Une statue est sortie en robe de chambre, une autre s’est déguisée en fantôme. Un angelot est recouvert de lierre qui lui grimpe jusque sur la joue. Une tombe en particulier fait dans la démesure : le propriétaire représenté en gisant, deux statues de femmes qui pleurent et un Ulysse qui combat un centaure. Un peu too much. Je l’imagine le défunt pour ses dernières volontés :

-          alors je veux la guerre de Troie en arrière plan en statue de marbre et 200 femmes qui me pleurent au premier plan !

-          Mais …

-          ya pas de mais ! Je mets le prix !

-          Mais ya pas assez de place

-          Bon tant pis, ça fait pingre mais mettez seulement Ulysse et 2 femmes qui me pleurent … je veux bien faire une … concession !

Certains mausolées sont tout petits et remplis de ferrailles ou de planches en bois. Débarras. Visiblement y’avait plus de place dans la cave des petits enfants !