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Mes mots, ma malle, mon monde
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  • L’amour de l’aller-retour. Eperdu des allers-venus. Pas fou, nomade ! Des valises sous les yeux, l’ exode en bandoulière. Passager sans destin, tueur à bagages, je viens vous raconter les pérégrinations de ma valise. Je m’éclipse et m’explique …
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19 mars 2010

Après les incas

Cuzco. Morne plateau. On recycle l’héritage des anciens. On se gargarise sur la beauté des ruines (oxymore) et on fait des meilleures soupes dans des vieux pots.

Les héritiers des Incas  ne tournent pas dans des blockbusters, ne couchent pas avec Paris Hilton et ne gagnent pas la coupe du monde de foot. Les Incas ne sortent plus de célébrités depuis bien longtemps. Le dernier post-Inca célèbre étant Michel Houellebecq. Ils ne remportent pas non plus de prix Nobel. Les parents ont donc la présence d’esprit de faire travailler leur enfant le plus tôt possible car, comme on dit en Quechua : « Qui ne ramène pas son sol, prend une tôle» ou encore « Le lundi aux soles, c’est une chose qu’on n’aura jamais » et le non moins énigmatique « Sol qui roll n’amasse pas molle ». La langue décathlon fourmille de proverbes tous plus désopilants les uns que les autres, mais là n’est pas notre propos.

Ils vendent des gants en alpaga en geignant « Compra me ! Compra me ! ». Un peuple à vendre, en somme. Mais qui voudrait acheter un vieux ridé qui porte un bonnet péruvien ?

Ils mangent des brochettes d’alpagas et de lamas comme s’il nous prenait l’idée de manger du chien. Ils se nourrissent aussi de cochon d’inde car ils n’ont pas de rats !

Côté bible, ils vénèrent le condor qui reste le plus grand mais surtout le plus laid des oiseaux. A croire que Dame Nature avait tout mis dans les ailes.  Et vénérer une pintade aux ailes disproportionnées témoigne d’un certain manque de classe. Feu Michel Leeb aurait dit « Je suis le condor qui passe » et il aurait eu bien raison. Passons !

Ils  s’amourachent facilement du premier lama venu. Ce dernier justifie sa filiation avec les chameaux dès qu’on s’attarde sur la vivacité  de son œil. Les post-inca accrochent aux oreilles des lamas des bandeaux de couleurs pour finir de se foutre de leur gueule, comme si leurs dents ne suffisaient pas. Et les pauvres bêtes continuent de paître comme des drag-queens andines. Ils les tondent parfois pour en faire des bonnets, des gants doublés en polaires ou des chaussons boulochés du plus bel effet sur mon 44.

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Commentaires
M
Je pouffe encore. Mais j'ai honte. Je vais lire Paul Valéry pour me purifier.
M
Je croyais t'avoir tout lu mais non. Charmantes et instructives tes réflexions incahin, caha.
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