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Mes mots, ma malle, mon monde
Mes mots, ma malle, mon monde
  • L’amour de l’aller-retour. Eperdu des allers-venus. Pas fou, nomade ! Des valises sous les yeux, l’ exode en bandoulière. Passager sans destin, tueur à bagages, je viens vous raconter les pérégrinations de ma valise. Je m’éclipse et m’explique …
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25 décembre 2009

Tigre

A une demi heure en train de Buenos Aires, une ville tire son nom du delta qui accueille les eaux du rio de la plata et marque la frontière avec l’Uruguay. C’est d’ailleurs d’ici qu’on peut embraquer pour faire l’aller retour vers Colonia dans la journée. On vient voir les maisons sur pilotis. On a le choix entre des bateaux pour touristes avec visite guidée des canaux ou des bateaux-bus qui accompagnent les locaux chez eux … avec possibilité de débarquer sur une des îles … On opte pour les Henchas et on s’entasse sur des bancs moins larges que nos fesses avec les autochtones.

On accompagne chaque personne chez elle sans croiser Nalbandian , le joueur de tennis qui, parait-il, a l’habitude de fendre les eaux sur son hors-bord ! Un chien veut monter à bord avec ses maîtres. Lorsque le bateau s’éloigne il reste un temps en équilibre avec deux pattes de chaque côté et le marin est obligé de le shooter pour qu’il ne passe pas à la flotte. La maison du président Sorrano est dans un bloc de verre géant et transparent. Hibernatus figé dans un glaçon. Un rubixcube monochrome où on gagne à tous les coups.

On croise un petit bateau bleu et blanc qui se balade dans la liberté que lui laissent les trois cordes qui l’entourent. Dès qu’une vague le déporte un peu trop, les deux autres cordes le ramènent dans le droit chemin, comme un cheval sauvage.  Chaque maison grimpée sur ses échasses veille sur sa pelouse bien taillée, son ponton et parfois son ascenseur à bateau.

Notre moteur est bruyant, assourdissant. Ça sent l’essence. Les murs tremblent quand il accélère. Le chuintement des casques MP3 s’ajoutent à la cacophonie. On saute sur les vagues des autres bateaux. Les henchas sont aussi la poste et livrent des bouteilles d’eau ou des sacs plastiques remplis de vivre qu’ils déposent sur les pontons ! J’aime m’arrêter devant ces pontons qui sont en fait le pas de la porte et nous montre un bout d’intimité de ces maisons sans clôtures.

Pour livrer les colis humains, le conducteur joue en marche avant-arrière et dès que le passager a posé un pied à terre on est déjà repartis. On n’accoste pas, on effleure le rivage. On saute comme d’un train en marche. Alors on va se poser sur l’île de Tres bocas. On fait un petit tour de l’île autour des canaux entourés d’une meute de chiens ! La terrasse d’une maison jaune a été construite autour d’un palmier Les roseaux sont dorés par le soleil et se couchent à chaque vague. Des palmiers, de l’eau boueuse. Pour un peu on se croirait dans les marécages de Miami. On échoue finalement au seul restaurant ouvert dans l’île. On pense se faire atomiser sur les prix qui restent contre toute attente raisonnables. Posé en terrasse, on se laisse aller à se laisser hâler par le soleil en gobant un bife de chorizo pantagruélique. On en aurait presque des scrupules d’être aussi bien. Si dieu a créé le paradis, il doit avoir chopé quelques idées ici.

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