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Mes mots, ma malle, mon monde
Mes mots, ma malle, mon monde
  • L’amour de l’aller-retour. Eperdu des allers-venus. Pas fou, nomade ! Des valises sous les yeux, l’ exode en bandoulière. Passager sans destin, tueur à bagages, je viens vous raconter les pérégrinations de ma valise. Je m’éclipse et m’explique …
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3 février 2010

Lima

Dernier mot sur mon carnet petit Nicolas avec mon stylo cassé depuis copacabana.

En guise de p’tit déj’, j’achète un snapple dans une échoppe de l’aéroport. Bons souvenirs de jus de fruits de New York. En plus sur l’étiquette ya marqué « all natural ». J’achète et je lis en dessous, en plus petit  «naturally flavour » et encore en plus petit « with other flavour » et derrière en minuscule « contains 10% juice ». Ok. Ca doit être pour ça ce goût de pépins. Du jus de trognon de pomme. Comme quand j’étais petit et que j’avais un shampoing pomme d’api… à la pomme donc ! Ca sentait super bon mais fallait pas le boire !

Je psychote encore en cette fin de voyage sur tous les gens qui toussent un peu trop fort à moins de cinq mètres de moi. J’avais perdu l’habitude de la dépose des bagages, de la découpe des billets, du long couloir qui se finit en accordéon et de l’hôtesse qui nous accueille dans un sourire.

Lima c’est moche, c’est gris. On se croirait déjà à Paris. Mais en plus moche encore. Deux jours à tirer ici. Un plafond bas. Et encore, on est dans l’un des plus beaux quartiers de la ville.

Lima c’est beau. Quand de nuit le plafond blanc se change en noir et laisse passer la lumière de quelques étoiles qui se frayent un passage dans les lumières de la ville. Quand les nuages ne sont plus que quelques tâches dans le ciel. Quand du haut d’une falaise, on peut voir la ville scintiller et une grosse croix saigner la nuit de lumière. Je pars à l’aventure dans un collectivo et j’espère que ca durera toute la vie. Je monte en marche. Bousculé, serré, pressé par le poinçonneur.  Le camion bus dans lequel on se balade fait des embardées, virevolte, freine un peu trop fort, accélère par à-coups, freine un peu tard. Le poinçonneur se rappelle de tout le monde et vous fait remarquer que vous n’avez pas encore payé votre « sol » en faisant teinter les pièces entre ses doigts. Il ouvre et ferme la porte en tirant sur une chaine en fer qui libère un loquet et fait coulisser une porte en accordéon. Elle parait plus vieille que le bus lui-même. « Parada », « bajada ». Arrêt, descente. Il avertit les clients sur les lieux qu’on traverse et gueule au chauffeur de s’arrêter. Ce dernier stoppe toujours trop loin. Quand il peut. Quand il en a envie et essuie les remontrances du poinçonneur qui semble prendre le parti du client dans un sketch « good cop, bad cop ». On rase des minibus, on klaxonne des voitures. On frôle des bus. On descend de grandes avenues et le vent nous décoiffe. Born to be ride. La vraie aventure c’est pas la harley sur la route 66 c’est le bus sud-américain. En cursives sur le flanc des bus : miraflores, arequipa, bolivar, benvenides. Arequipa … arequipa papapapa ! frente !

Le soleil nous fait un disque orange en guise d’au revoir. Même pas brillant pour qu’on puisse le regarder dans les yeux.

Super content comme d’hab’ de faire 13 heures d’avion. Je vais pouvoir me gaver de films. Mais en entrant dans l’avion, je m’aperçois qu’on n’a pas d’écran individuel. 13 heures. Mon MP3 n’a plus de batteries. 13 heures. Pô grave je vais mater les hôtesses. 13 erreurs … de la nature. Des boudins de 50 ans, aussi délicates que souriantes. Soit je dors, soit je saute par les hublots.

On survole les côtes du Portugal et on passe au dessus de Lisbonne. Je lui fais un petit coucou. J’aime bien m’imaginer que les gens nous voient comme un petit point dans le ciel et rêvent d’être à notre place. Ils lèvent la tête et s’imaginent notre origine et notre destination. Ils posent leur doigt sur la trainée dans le ciel pour nous montrer : « Oh regarde, un avion ! ».

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Commentaires
N
Ah tiens, en fait j'y étais au Pérou, mais pas trace d'Incas. Bon ben ça fait toujours plaisir de relire le passage sur les hôtesses, je le connais bientôt par coeur.
M
J'aime beaucoup " Lima c'est moche... Lima c'est beau, quand de nuit le plafond blanc.....". Tu poétises joliment quand tu veux. Evidemment, si je voulais faire ma chieuse, je te dirais que " les étoiles qui se frayent un chemin DANS les lumières de la ville ", ça peut s'alléger. Mais t'as de la chance, me sens pas d'humeur chieuse. En fait je cherche ton fameux passage sur les Incas, mais c'est plutôt au Pérou en fait. Je te retrouve là-bas.
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