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Mes mots, ma malle, mon monde
Mes mots, ma malle, mon monde
  • L’amour de l’aller-retour. Eperdu des allers-venus. Pas fou, nomade ! Des valises sous les yeux, l’ exode en bandoulière. Passager sans destin, tueur à bagages, je viens vous raconter les pérégrinations de ma valise. Je m’éclipse et m’explique …
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29 janvier 2010

Cuzco

Sur plaza de armas on nous propose des massages tous les deux mètres. On est en Thaïlande ? On mange dans un restau. Je tente le cuy (prononcer couille), du hamster grillé. Il arrive dans l’assiette entier et carbonisé. Laeti râle sur mon cuy. Une américaine me demande l’autorisation de le filmer.  Ca a un peu le goût du poulet fumé mais ya pas grand-chose à becter.

On assiste à un spectacle folklorique. Folklo. Les gars rentrent sur scène habillés en Sinatra, mais avec un poncho par-dessus. Et ils font des claquettes. L’un des danseurs a l’air dégouté. Il fait parti du groupe de danse folklorique le plus réputé du pays et il se tape LA seule grosse du groupe. Dur. Les filles ont des jupes parapluies qui tournent super bien ! Trop … je me concentre pour mettre en pratique la chanson de Souchon.

Pas de Pérou sans site archéologique alors on visite le site même pas « pré » mais « complètement » inca de sexywoman (Saqsayauman dans le texte). De grosses pierres même pas carrées qui s’emboitent comme par magie. Comme un puzzle vertical, sauf qu’il fallait se les trimballer et les tailler les cailloux d’une demi tonne. Ca parait tellement lisse de loin qu’on dirait un décor en carton pâte, des pierres en polystyrène.

On visite la vallée sacrée. Notre guide a un bras en moins mais une fille en plus dans les pattes. Pas pratique pour travailler. J’arrive le dernier dans le car et je finis donc sur le strapontin à l’avant. En face de la petite Maria. Alors je fais la nounou. Je m’amuse avec elle en faisant semblant de ne pas savoir compter et en mélangeant les chiffres. Seule blague potentielle en espagnol. Maria se décrotte le nez. Elle me regarde avec sa petite bouille ronde et ses tresses qui lui entourent le visage. Elle me sourit dans une petite moue gênée. Une p’tite tête pleine de tresses.

Les chiens traversent doucement et ne semblent pas effrayer de se faire klaxonner par un car qui de toute façon ne s’arrêtera pas. On dort sur les bords de la rivière Urubamba, dans le village homonyme. C’est plein de vide. Je commence à regretter. A sentir la fin du voyage. A regarder les choses, les paysages avec plus d’intensité, plus de mélancolie. Je sais qu’il me reste peu de temps. Je vais regretter toute cette terre présente jusque sur le toit des maisons, jusque dans l’air qu’on respire. Ces panneaux jaunes qui nous avertissent d’un virage dangereux, d’une épingle à cheveux ou d’une traversée de lama. Ces lacs pleins de truites. Ces eucalyptus vides de koalas.

On retrouve un petit côté campagne après une vallée sagrada très touristique. Des enfants qui nous font coucou au lieu de nous demander des sous, des moissonneuses batteuses qui choppent des brindilles jaunies, la terre qui remplace le bitume. Notre taxi s’arrête au milieu de nulle part pour dire bonjour à son oncle, berger. Il revient avec un agneau dans les mains. Ce dernier a perdu sa mère et a besoin de lait donc il faut le redescendre au village. Ca ferait un bon synopsis pour un épisode de la petite maison dans la prairie. On passe par Moray, qui a oublié de se vouer à son saint, probablement à cause de l’odeur. Des faux crop-circle se dessinent en ronds concentriques. Ce site était en fait des étages-test pour les cultures incas. On descend tout en bas par des escaliers-flottants plantés dans le mur. Au centre du monde.

Puis direction salineras. De l’eau salée sort naturellement de la roche et coule en patchwork dans des baignoires colorées du blanc au marron. Les cristaux de sel flottent à la surface comme des bouts de glace. Le surplus déborde comme de la bave des babines d’un chien enragé et donne des allures de paysage enneigé. On trempe nos mains dans l’eau qui circule entre les salines. Même en poussant fort vers le fond, le sel donne un coup de main à tonton Archi et notre main remonte rapidement. La mer morte. Ici tout corps plongé dans l’eau reçoit une baffe de bas en haut. On lèche nos doigts qui ont un goût de plage. Deux minutes plus tard, notre main a séchée et elle est toute blanche.

Dans un collectivo vers Ollantaytanbo, pas si collectif que ça puisqu’à part maman qui râle sur son fils et papa qui conduit, il n’y a que nous dans ce 21 places. L’impression d’être à une réunion de famille. Les collectivo en am’sud sont souvent des anciens véhicules japonais ou coréen que les nouveaux propriétaires n’ont même pas pris la peine de repeindre. Il subsiste donc des kanjis sur les carrosseries péruviennes et boliviennes.

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