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Mes mots, ma malle, mon monde
Mes mots, ma malle, mon monde
  • L’amour de l’aller-retour. Eperdu des allers-venus. Pas fou, nomade ! Des valises sous les yeux, l’ exode en bandoulière. Passager sans destin, tueur à bagages, je viens vous raconter les pérégrinations de ma valise. Je m’éclipse et m’explique …
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7 janvier 2010

vers le chili ...

On passe devant une faille gigantesque. Elle ne peut mener qu’au centre de la terre.  Sur salinas grandes on a un aperçu du salar d’Uyuni. Un grand disque de sel à perte de vue que coupe notre car. Comme le saphir d’un tourne disque. Au fond, de tous côtés, des montagnes. Juste pour surligner l’horizon. Au milieu de cette plaine infinie, une vingtaine de moutons, deux maisons en pisé et trois habitants qui ont alunis ici on ne sait comment. Rien que des herbes basses, de la terre et du sel à perte de vue. Les décors de star-wars. C’est la Belgique avec des montagnes autour. Le plat pays qui est le leur, mais en hauteur.

Pris nulle part, une vieille et son fils d’une dizaine d’années fait une heure debout jusqu’à la frontière. A côté de la porte des chiottes qui ferme mal. On se parle. Je lui file mon deuxième sandwich qu’elle picore par petits bouts.  Elle a proposé à son fils qui n’en voulait pas et qui se cache derrière elle. Elle me sourit de son visage plein de soleil. Sur son chapeau à bords plats, une grande aiguille de couturière est épinglée. Probablement pour rapiécer en cas d’urgence. 

4200m. Frontière argentine-Chili. Le vent ne fait pas semblant. L’air est rare. Une dame devant nous manque de tomber dans les pommes. Vingt minutes plus tard elle mâchouille des feuilles de coca qu’elle se glisse sporadiquement sous la langue. Des balles de jonglages ne passent pas à la douane car il y a des graines dedans. Je collectionne les tampons sur mon passeport, comme des autocollants panini :

-          Oh le gars comment il m’a regardé ! Quatre allers-retours entre la photo de mon passeport et mon visage. Pour être sûr que c’est bien moi. Il recule la tête et plisse les yeux. Puis en guise d’au revoir, un coup de tampon où il a faillit casser la table. Et toi ?

-          Non moi c’était une femme, elle m’a regardé une fois et elle est tombée amoureuse direct. Elle faisait cligner ses cils et a mis sur mon passeport le coup de tampon le plus sexy qu’il m’ait été donné de voir !

-          T’es sûr que c’était pas carrément avec son tampax ?

Une route descend tout droit dans la vallée. Une tyrolienne. Sur la droite, quelques aires de secours remplies de gravier pour les camions en manque de freins. Au fond on voit la plaine qui nous attend. On est tellement haut qu’on a l’impression d’être dans un avion. Mon MP3 collé sur les oreilles, la B.O. d’into the wild pour bien apprécier ce morceau de sauvage. De la musique pour grands espaces. On n’en finit pas de descendre sur ce toboggan géant. Descendre de mille mètres en deux kilomètres, c’est plus de la descente c’est de la chute libre !

Le ciel est bleu et quelques nuages s’effilochent sur nos têtes. Pas de quoi se faire des cheveux blancs. Le désert d’Atacama. Faible ambiance après 22h. Passé la frontière, le ciel s’assombrit. Prends ça  Pinochet. De gros nuages gris et blancs. On arrive enfin en bas de la vallée. Une piste d’atterrissage en terre battu dans le trouduc de la terre. Une intersection. Quelques arbres. On retrouve un semblant de civilisation. Le soleil me le confirme en se faufilant entre deux nuages. Quelques paraboles sur de petites maisons en pisé, définitivement rouges. Une grosse antenne T.V. au milieu du pueblo. La première plaque publicitaire qu’on voit est évidemment celle de coca cola. 

San Pedro de Atacama. Une mamie nous choppe à la sortie du bus et nous enfourne dans son pick-up. Sa sœur Anna conduit et cale souvent. On fait tout ce qu’il ne faut pas faire en voyage. Primo : suivre un inconnu dans sa voiture. Deuzio : Laisser les bagages à l’intérieur de la voiture pendant qu’on va retirer de l’argent. Au final elle joue la maman avec nous et boucle notre programme de formalité en une heure alors qu’on aurait dû en mettre trois. La naïveté, ça a du bon !

Un goût de terre dans la bouche, une odeur de terre dans les sinus, du sable sous les ongles et sur le bas de mon pantalon. L’amérique du sud !

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