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Mes mots, ma malle, mon monde
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  • L’amour de l’aller-retour. Eperdu des allers-venus. Pas fou, nomade ! Des valises sous les yeux, l’ exode en bandoulière. Passager sans destin, tueur à bagages, je viens vous raconter les pérégrinations de ma valise. Je m’éclipse et m’explique …
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17 février 2009

Kanto Matsuri à Akita (Nord est du japon)

On suit les chars pour rejoindre l’artère centrale où se déroulera la fête, mus par les taïko* et les flûtes traversières. On se sert de notre expérience de Nebuta Matsuri. On squatte le bout de l’avenue, là où les groupes sont censés faire demi-tour pour repartir dans l’autre sens. La veille, lorsque la circulation avait été interrompue, les policiers avaient déplié des bâches pour les passants. Et ce soir, re-belote. On se rue au milieu et pose un cul sur les bâches bleues. Comme à Yokohama et Shin-Osaki (feu d’artifice), comme à Nebuta (pour le matsuri), on se retrouve placés comme des rois, pour zéro yen. On grignote à la japonaise en attendant le spectacle.

En première partie, on a le droit à plusieurs danses japonaises traditionnelles. Chaque troupe a sa couleur de kimono et un niveau bien à elle… Les lumières diminuent pendant que les groupes se retirent. Entrent alors les chars sur lesquels sont montés d’énormes taïko, toujours suivis par les flûtes, parfois par des cymbales. Ils joueront sans arrêt pendant deux heures. Tous jouent le même morceau mais avec un rythme plus ou moins rapide. Le rythme et parfois ponctué par les suiveurs d’un « soré soré soré soré soré »* en contre-temps.

De jeunes garçons suivent avec les mâts entourés de lanternes, portés à l’horizontale. Les sempaï* marchent tranquillement à côté. Sûrement un rite de passage. Un défilé de présentation pendant quelques minutes puis ils s’arrêtent. Les tambours qui marquaient le rythme deviennent alors fous. Un roulement de taïko qui annonce la montée des mâts. Ils montent tous en même temps sous les applaudissements de la foule. Une dizaine de rangées de lanternes forment un triangle du haut vers le bas du mât. On s’attend à un défilé de mâts, mais c’est une épreuve d’acrobatie qui s’ouvre à nos yeux. Autour de chaque mât, une demi-douzaine de zozos se relaient et rivalisent de prouesses équilibristes. Le cirque du soleil … levant. Portés à une main, sur l’épaule, la tête ou la hanche. La touche finale pour ceux qui rajoutent une ombrelle dans une main et un éventail dans l’autre. Subjugant.

On ouvre des yeux grands comme ça. Mais la démonstration n’est pas sans risques pour les spectateurs. On pense d’abord que leur maîtrise technique met à l’abri notre place au premier rang durement acquise. Car la maladresse de certains ou la collision de deux porteurs voient les mats tomber ça et là. Parfois sur la tête d’un spectateur. On s’inquiète. Mais après avoir vu que ses chutes sont sans danger, on s’exclame, sourit. En espérant secrètement être le prochain sur la liste. Et puis, un porteur rondouillard, emporté par son élan, vient rouler-bouler ses 90kg sur la petite fille à côté de moi. Le mât remonté, il se confond en excuses et après s’être assuré de la santé de chaque spectateur à proximité repart sur la piste aux étoiles. Chaque porteur est soutenu moralement par un chant scandé par ses camarades et le public … « rokoishorokoisho » « rokoishorokoisho »

Chaque catégorie d’âge porte son mât : les enfants, des loupiotes sur un cure-dent jusqu’aux girafes enguirlandées pour les grands.

Derrière, les taïko sont en transe. Un papi allie rythme et grâce. Il martèle le tambour avec une frénésie extatique. On dirait presque un samouraï qui veut pourfendre son adversaire, coupant, déchirant le tambour avec ses bâtons.

Derrière nous, une jeune fille d’une vingtaine d’années pousse des « rokoisho » d’une voix haut perchée tout droit sortie d’un dessin animé. Aigue, pointue. Une voix de gamine qui irrite Laeti et me replonge dans mes mangas.

taïko : tambour

soré soré soré soré soré : à chanter sur un do si si la sol do ré … c’est plus clair là ?

sempaï : aîné. A ne pas confondre avec les sembeï qui sont des biscuits salés. On ne dira donc jamais : « j’me boufferais bien un p’tit sempaï »

mosaicakita

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