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Mes mots, ma malle, mon monde
Mes mots, ma malle, mon monde
  • L’amour de l’aller-retour. Eperdu des allers-venus. Pas fou, nomade ! Des valises sous les yeux, l’ exode en bandoulière. Passager sans destin, tueur à bagages, je viens vous raconter les pérégrinations de ma valise. Je m’éclipse et m’explique …
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21 janvier 2009

Tokyo, premier jour

Le Japon l’été, c’est chaud et moite.

Le première fois que je sors dehors, j’ai l’impression que quelqu’un a laissé la porte du four ouverte … un four géant. Et puis cette sensation de moiteur qui me colle à la peau tout le temps, la sensation de rentrer dans une éponge, de faire un câlin à « Bob l’éponge » comme dit Yves. Rapidement, mes pores se vident de toute l’eau contenue dans mon corps. Je pleure de la peau. Je coule. Je dégouline, je pègue … pire, je transpire.

L’impression d’être le gros de la classe qui, asphyxié après un tour de terrain, peut essorer son T-shirt.

Je ne suis pas de nature à suer. Depuis que je suis petit, je ne transpire pas et laisse les T-shirts auréolés à mes voisins. Evidemment, il m’est arrivé lors de sautillements frénétiques estivaux sur des plages de beach-volley de rendre à dame nature quelques centilitres … mais guère plus. Je ne bois pas donc je ne sue pas (Descartes, sur la fin). Sauf qu’au Japon je sue, ce qui me force à boire.

Et je comprends alors pourquoi dans la rue il y a plus de distributeurs de boissons que de poubelles, pourquoi les Japonais se baladent avec des petites serviettes éponges à la main. Des petites serviettes carrées qui se vendent dans tous les magasins pour une bouchée de riz. Tout le monde à la sienne, de la plus « kawai* », rose débordante d’Hello Kitty* à la plus sobre monochromique, de Anpan man* à un samouraï célèbre. Tout le monde a sa tronche sur ses serviettes estivales. On peut aussi s’éponger via les serviettes en papier distribuées à chaque coin de rue. Point de compassion sudoripare là dedans, les paquets de Kleenex™ sont recouverts de pubs.

En France, le but d’un distributeur de prospectus est de finir au plus vite d’écouler son stock, quitte à distribuer les dernières dans la poubelle … Au Japon, on caste le distribué … Si la pub est pour un bar à hôtesses, on ne distribuera qu’aux hommes d’âge mûr, pour un café Internet seuls les jeunes seront sollicités alors qu’en France on m’a déjà donné un prospectus qui visait à perdre la culotte de cheval. Et depuis je n’en ai plus, ce qui prouve que ça marche !

Cette chaleur impose un rythme différent, pour ne pas exploser, pour ne pas (trop) transpirer. On marche, on bouge lentement. La course est proscrite. Mais j’arrête là avant de vous faire suer.

kawai : mot très en vogue chez les gens qui aiment le Japon mais ne parlent pas japonais … ça veut dire « mignon ». Mot qui se prononce au Japon exclusivement avec une voix partant dans les aigus.

Hello Kitty : chat débilement roséifié qui vampirise tout au Japon. A noter que là-bas on dit Kitty-chan et non « hello kitty » car prononcé à la japonaise, ça donne « Ero kitty », Kitty la salope quoi …

Anpan man : Dessin animé et bonhomme en pain aux haricots rouges pour les tout pitits. A noter que, quand il a faim, Anpan man peut se rompre un quignon. Cet auto-cannibalisme choque parfois les mères bien pensantes. A part ça, pas de super-pouvoirs.

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Commentaires
B
On fait un calin à Bob L'éponge qui sort du Hammam !!! Car s'il sortait d'un réfrigérateur on aurait pu l'apré-suer ...<br /> Belle écriture en tous cas.
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